Un échec ? Non, une opportunité d’innovation !

Réjouissons-nous des occasions manquées ! Comme le disait Winston Churchill, « le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Chacun d’eux est un enseignement qui permettra de faire mieux.

Neuf entreprises sur dix sont confrontées à des obstacles dans leur transformation numérique.1 Qu’ils soient technologiques, politiques ou humains, ces derniers freinent leur capacité à exploiter le potentiel des infrastructures IT. D’après une étude du cabinet de conseil Deloitte, 70 % des projets de transformation n’atteignent pas leurs objectifs. Mais il y a du bon à en tirer ! Chaque échec cache une opportunité ; celle d’identifier les axes d’amélioration qui permettront de transformer ce revers en vecteur d’innovation.

Le bon et le mauvais échec

Il y a une grande différence entre les inévitables difficultés ponctuelles que connaissent tous ceux qui ont mené des projets de transformation numérique et les échecs à long terme qui peuvent nuire durablement à une organisation. Les entreprises doivent apprendre à les distinguer pour intégrer ces petits échecs qui peuvent jalonner le cycle de vie d’un projet dans leur processus d’innovation. Les sociétés qui sont prêtes à mettre en place cette culture de l’innovation pourront tirer des enseignements précieux de ces échecs tout au long de leurs projets et ainsi augmenter considérablement la probabilité que leurs efforts soient au bout du compte couronnés de succès.

Prenons l’exemple de Procter & Gamble. La multinationale américaine ambitionnait il y a quelques années de devenir « l’entreprise la plus numérique au monde »3, alors même qu’elle était déjà leader sur son secteur. Un manque d’objectifs concrets qui a donné naissance à une stratégie de transformation aussi coûteuse qu’inefficace. Ce scénario illustre l’importance de réaliser une analyse approfondie de son marché et de définir des objectifs ciblés et personnalisés avant d’enclencher une démarche de transformation numérique. Procter & Gamble a su tirer profit de cet échec pour mieux rebondir en mettant en place une nouvelle culture axée sur la donnée, avec cette fois trois objectifs clairs : bâtir une chaîne logistique plus résiliente, optimiser l’exécution de la vente au détail et améliorer la qualité des produits et packagings.  

Plus d’agilité pour réduire le coût de l’échec

IDC évaluait à 1 800 milliards de dollars les investissements des entreprises dans la transformation digitale sur l’année 2022. Soit une hausse de près de 17% en EMEA par rapport à 2021 qui devrait se prolonger au moins jusqu’en 2026.4 Ce travail de modernisation doit être concentré sur l’amélioration d’un seul KPI à la fois. Les organisations pourront ainsi facilement évaluer l’impact de leurs projets et être capables d’identifier rapidement un problème, de comprendre son origine et de le corriger pendant que les conséquences sont encore mineures. En acceptant le fait que les erreurs fassent partie intégrante du processus d’innovation, les entreprises peuvent se doter des technologies et de l’organisation adéquates pour se nourrir de ces erreurs et entrer dans une approche d’amélioration continue.

Si l’on remonte dix ans en arrière, l’innovation dans les entreprises tournait essentiellement autour de grands programmes qui s’étalaient sur 10 à 15 ans. Non seulement un tel time to market est inenvisageable aujourd’hui, mais en plus, les échecs dans ce type de programme étaient bien souvent identifiés très tardivement, après des années de travail et des investissements parfois colossaux. Les répercussions étaient donc bien plus importantes. Aujourd’hui, grâce aux infrastructures cloud et aux méthodologies DevSecOps notamment, il est possible d’innover de manière bien plus rapide et agile.

Commencer petit, tester un cas d’usage, identifier ce qui fonctionne, repérer ce qui ne fonctionne pas, apprendre de ses erreurs, recommencer la boucle puis étendre le projet pour passer à l’échelle de l’organisation une fois les pièges évités, voici à quoi doit ressembler l’innovation aujourd’hui. Mettre en place cette culture axée sur l’agilité permettra également de renforcer progressivement les compétences des équipes en les autorisant à tester des technologies innovantes et potentiellement porteuses de bénéfices business sans craindre l’échec. À l’heure où les entreprises cherchent à mettre en œuvre une transformation numérique durable et responsable, il est fondamental d’apprendre de ses erreurs pour faire du digital une source de progrès.


1 https://www.dell.com/fr-fr/dt/perspectives/digital-transformation-index.htm

2 https://www2.deloitte.com/content/dam/Deloitte/uk/Documents/about-deloitte/deloitte-uk-digital-transformation-are-people-still-our-greatest-asset.pdf

3 https://www.mckinsey.com/industries/consumer-packaged-goods/our-insights/inside-p-and-ampgs-digital-revolution

4 https://siecledigital.fr/2022/05/25/les-depenses-en-transformation-digitale-vont-augmenter-de-176-en-2022/

About the Author: Loris Viarouge

Directeur Marketing de Dell Technologies en France