Traquer le plastique jusqu’en Antarctique : un pari scientifique et technologique

Pour mieux lutter contre la pollution des océans par les microplastiques, une équipe scientifique a navigué jusqu’en en Antarctique afin d’y analyser des échantillons d’air et d’eau. Et le numérique est un allié précieux pour travailler efficacement dans ces conditions particulièrement rudes.

« Afin de maîtriser un problème, il faut commencer par essayer de le comprendre. » Mike Libecki, explorateur de National Geographic, compte à son actif plusieurs dizaines d’expéditions dans les jungles, à travers les déserts et sur les sommets les plus reculés du monde entier. Et il ne revient pas les mains vides de ses voyages. Depuis plusieurs années, il prélève des échantillons d’eau partout où il passe pour les transmettre à Abby Barrows. Chercheuse en sciences marines au College of The Atlantic, cette dernière tente depuis 2013 de comprendre les mécanismes de transport des microplastiques dans les océans. Et pour cela, il lui restait une dernière frontière à passer. « Grâce à nos aventuriers, nous disposons d’échantillons de tous les océans, mais il est absolument nécessaire d’en prélever davantage dans les régions polaires », explique-t-elle. Mike, Abby et leur équipe ont donc embarqué sur le National Geographic Explorer. Direction l’Antarctique, et le détroit de Drake.

Des microplastiques à la base de la chaîne alimentaire

L’Antarctique est une des zones les plus inaccessibles et inhospitalières du monde et constitue « l’expérience la plus proche de poser le pied sur une autre planète », d’après Jennifer Kingsley, guide en Antarctique depuis quatre ans et participante à l’expédition. « Nous voulons voir l’Antarctique comme un endroit resté intact et épargné par l’homme, mais cela n’est tout simplement pas le cas. Nous savons pertinemment qu’il change en permanence. »

Aujourd’hui, les microplastiques sont présents dans un poisson sur trois que nous mangeons. Et l’analyse du plancton dans les échantillons d’eau collectés sur le continent blanc permettra de mieux comprendre la bioaccumulation de ces microplastiques dans la chaîne alimentaire. Comme l’explique Abby Barrows : « Un plancton ingère une particule de microplastique. Un krill se nourrit de 100 planctons. Une otarie à fourrure mange 1 000 krills. Et un orque mange 10 otaries à fourrure. À la fin de sa vie, cet orque aura éventuellement ingéré des millions de particules de microplastique. »

Une IA au service des manchots

Pour travailler sur le terrain, la technologie joue un rôle crucial. Mike Libecki embarque depuis plus de 7 ans les équipements Dell Rugged dans tous ses voyages, quelles que soient les conditions. Et pour cette recherche inédite, l’équipe a pu utiliser deux nouveaux appareils : la tablette Latitude 7220 Rugged Extreme et l’ordinateur portable Latitude 7330 Rugged Extreme. Ces équipements renforcés résistent aux chocs, aux températures extrêmes ou encore à la neige, permettent aux chercheurs d’effectuer leurs travaux directement sur la banquise.

Et pour aller un cran plus loin dans l’exploitation de la technologie, l’équipe compte dans ses rangs Josh Jackson, Tech Specialist and IoT Architect. Grâce à la passerelle Edge Gateway, les chercheurs peuvent s’appuyer sur l’apprentissage machine pour effectuer des analyses sur l’ensemble de l’écosystème, qu’il s’agisse de l’accumulation des microplastiques, de l’évolution des populations de manchots ou de la fonte des glaces. « Le fait de pouvoir utiliser la technologie et l’intelligence artificielle ici même en Antarctique nous permet de mieux exploiter les données collectées sur place », explique Josh Jackson.

Additionner les petites actions

Aventuriers, chercheurs, informaticiens, cette expédition en Antarctique illustre bien l’importance de la collaboration dans la lutte contre le réchauffement climatique. Comme le souligne Abby Barrows, « la science a besoin de tout le monde. Plus les profils sont divers, plus les questions seront intéressantes et pertinentes. » Et ce n’est pas vrai que pour la recherche. Seul un effort collectif global dans la transformation de nos comportements au quotidien pourra engendrer l’impact nécessaire. « Toutes les petites actions s’additionnent et peuvent finir par créer un changement massif, continue la scientifique. Il ne faut plus attendre. Car les océans ne peuvent pas attendre. »

Je suis totalement d’accord avec elle !

About the Author: Loris Viarouge

Directeur Marketing de Dell Technologies en France