Recycler des aimants pour préserver les terres rares

En récupérant les aimants des disques durs en fin de vie, il est possible de recycler les terres rares qu’ils contiennent pour fabriquer de nouveaux supports de stockage.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les terres rares ne sont… pas rares. Elles sont en revanche difficiles à trouver en grande concentration, ce qui rend leur extraction et leur raffinage complexes et coûteux. Pour les collecter, les isoler et les utiliser, il est nécessaire de traiter de très grandes quantités de matière avec de très grandes quantités d’énergie et des procédés industriels lourds.

Et contrairement à ce que leur nom laisse supposer, les terres rares sont des métaux. Dix-sept métaux exactement, qui possèdent des propriétés électroniques, magnétiques, chimiques ou encore optiques exceptionnelles. Elles se retrouvent aussi bien dans les générateurs des éoliennes que dans les moteurs des voitures électriques ou encore dans les LED.  Pourtant, seul 1 % de ces métaux rares serait recyclé.

Néodyme : rare et omniprésent

Dans notre quête d’être toujours plus responsable à chaque étape de notre activité, nous nous sommes penchés sur cette question cruciale de l’utilisation des terres rares. Dans l’industrie IT, l’un de ces métaux rares est particulièrement prisé : le néodyme. Il y a fort à parier que vous ayez ce métal chez vous, puisqu’il permet notamment de fabriquer des aimants extrêmement puissants, utilisés dans les disques durs. Nous avons mis en place ces dernières années différents programmes visant à récupérer les ordinateurs et serveurs en fin de vie, ainsi qu’une chaîne d’approvisionnement en plastique recyclé, et nous souhaitions capitaliser sur ces expériences réussies pour bâtir un nouveau cycle d’économie circulaire, dédié cette fois au recyclage des terres rares.

En 2019, nous nous sommes associés avec Seagate, fabricant de disques durs, et Teleplan (aujourd’hui Reconext), spécialiste de la valorisation électronique, pour mettre au point un projet pilote visant à récupérer ces aimants dans les machines plus utilisées, pour les réinjecter dans des milliers de nouveaux disques durs. Ensemble, nous avons étudié différentes méthodes de récupération, avec la volonté de construire un modèle ouvert. Notre objectif était de générer un impact le plus large possible et ainsi permettre aux disques durs fabriqués avec les aimants recyclés de ne pas être employés uniquement par Dell Technologies, mais également par des entreprises concurrentes, ou même par des acteurs d’autres industries.

25 000 nouveaux disques durs

C’est ainsi que nous avons développé un processus qui sépare les aimants, les broie et les reforme en nouveaux aimants. Une approche qui nous permet de donner aux aimants de nombreuses formes différentes et donc également de les utiliser de nombreuses manières différentes. Notre projet pilote initial a permis de récupérer plus de 270 kilos de métaux pour créer 25 000 nouveaux disques durs Seagate Barracuda Pro de 2,5 pouces et 500 Go. Des supports que nous avons intégrés à nos ordinateurs portables Dell Latitude série 5000. Mais son potentiel est bien plus important. Grâce à nos programmes de reprise actuels, nous pourrions grimper jusqu’à plus de 3 600 kilos de métaux récupérés pour aider Seagate à fabriquer jusqu’à 300 000 disques durs par an, et faire en sorte que ces terres rares soient plus rarement extraites du sol.

Bien évidemment, nous souhaitons continuer dans cette voie et étendre encore davantage à l’avenir notre champ d’action pour réutiliser toujours plus de terres rares.

About the Author: Laetitia Cousi

Laetitia Cousi est Responsable RSE France de Dell Technologies.