Et si la donnée pouvait sauver la Grande Merveille de Corail ?

Pour tenter de protéger au mieux la Grande Barrière de Corail, les scientifiques ont besoin de collecter davantage de données. Un grand projet participatif de recensement a débuté et compte faire appel aux scientifiques citoyens du monde entier.
En partenariat avec 

C’est un des écosystèmes les plus riches du monde. Longue de 2 300 km et composée de plus de 3 000 récifs, la Grande Barrière de Corail et sa biodiversité exceptionnelle occupent au large de l’Australie une surface grande comme l’Italie. Et cet écosystème est menacé par le changement climatique. La moitié des coraux aurait disparu au cours des 25 dernières années. Mais en raison de son immensité, la Grande Barrière de Corail ne subit pas l’impact du réchauffement de manière uniforme, générant un état de santé très disparate tout au long des récifs, certains étant sains, d’autres dégradés, d’autres encore en voie de rétablissement.

Alors que seulement 5 % de la Grande Barrière est régulièrement contrôlé, les scientifiques et gestionnaires du site ont besoin d’informations plus précises et récentes sur l’état des récifs pour mieux cibler leurs efforts. Pour leur venir en aide, nous nous sommes associés, avec notre partenaire Intel, à l’association Citizens of the Great Barrier Reef ainsi qu’à l’université du Queensland, pour mettre au point un système de collecte de données en temps réel, dans le cadre d’un grand projet participatif baptisé « The Great Reef Census » (Le Recensement de la Grande Barrière).

Quand l’Edge prend le large

Ce grand recensement de la Barrière de Corail vise à capturer des données de reconnaissance à grande échelle. Et pour cela, l’association souhaitait s’appuyer sur des ressources présentes en abondance sur le récif : les navires et les hommes. L’idée est de proposer à toute personne présente sur la Grande Barrière, plongeur, chercheur ou touriste, de partager ses photos des coraux. Ces « scientifiques citoyens » et les personnes qui travaillent sur le récif sont généralement ravis de contribuer au projet. Mais l’enthousiasme peut parfois s’essouffler une fois descendus du bateau et les photos ne jamais parvenir jusqu’à l’équipe des Citizens. L’objectif est donc clair : récupérer les photos avant le retour à quai.

« Il nous a fallu être créatifs pour développer une solution permettant de transmettre les photos simplement et de manière sécurisée jusqu’à terre pour qu’elles puissent être analysées, indique Ryan Tassotti, ingénieur système chez Dell Technologies. Les photographes sont en plein océan, à des heures de navigation de la terre ferme, ce qui rend la connectivité et la sécurité difficiles à assurer. Et un ordinateur portable ou serveur classique ne résisterait pas aux températures très élevées de la zone ou aux projections d’eau salée ». Nos ingénieurs et ceux d’Intel ont relevé le défi en concevant un appareil embarqué durci, alimenté par des processeurs Intel Atom et émettant son propre réseau Wi-Fi local. Le device résiste à la chaleur et à l’eau et affiche une faible empreinte énergétique afin d’accompagner toute l’expédition.

Nos architectes et développeurs ont ensuite travaillé avec Som Meaden, responsable technique des Citizens of the Great Barrier Reef, pour mettre au point et héberger sur cette infrastructure un portail permettant aux citoyens de télécharger leurs photos directement sur le bateau et de suivre le parcours de ces données. Les photos sont uploadées depuis les appareils connectés en Wi-Fi vers la passerelle edge.  Une fois de retour à proximité du continent, cette dernière se connecte automatiquement au réseau 4G local et les images sont immédiatement transférées vers le site web du Recensement, où elles seront ensuite analysées par l’équipe de recherche marine de l’université du Queensland d’une part, mais pas uniquement. Pour poursuivre et élargir la collaboration avec les scientifiques citoyens du monde entier, les photos pourront bientôt être examinées à distance par des internautes souhaitant s’impliquer dans le projet sans aller jusqu’en Australie.

Identifier et protéger les récifs sains

Les universitaires exploiteront ces données pour surveiller les dangers qui menacent les coraux et identifier des leviers pour mieux les préserver.  « Avec des données limitées, nos modèles de suivi de la santé des récifs manquent d’efficacité, admet Peter Mumby, professeur et chercheur à l’école des sciences biologiques de l’université du Queensland. Le recensement nous fournit des informations inestimables pour mieux comprendre ce qui est en train de se passer sous la surface et ainsi mener des actions de régénération plus ciblées ». Une fois un récif sain identifié, l’équipe peut concentrer ses efforts sur sa protection en espérant qu’au moment du frai, celui-ci libérera des gamètes qui viendront repeupler les récifs endommagés à proximité.

Le processus de collecte de données est un succès sur les premiers bateaux sur lesquels il a été déployé. L’association espère désormais étendre le projet pour couvrir encore davantage de récifs en 2021. Pour suivre les avancées du projet, rendez-vous sur citizensgbr.org et suivez @citizensgbr sur les réseaux sociaux. À partir du 1er février 2021, vous pourrez vous aussi contribuer en ligne en aidant à analyser les photos de la Grande Barrière de Corail.

—-

Le grand recensement est un projet de l’association Citizens of the Great Barrier, mené en partenariat avec l’université du Queensland, la Great Barrier Reef Marine Park Authority et l’Australian Institute of Marine Science, et avec le soutien de l’université James Cook. Le projet est financé via un partenariat entre le programme Reef Trust du gouvernement australien, la Great Barrier Reef Foundation, la Prior Family Foundation et le Reef & Rainforest Research Centre.

About the Author: Loris Viarouge

Directeur Marketing de Dell Technologies en France