Comment optimiser l’exploitation de ses données ?

A l’ère du Big Data, l’exploitation de la donnée est une priorité stratégique pour des entreprises en quête d’agilité business.  Voici les pistes à suivre pour faire de cette année le millésime de la data !

La « data decade » a commencé. La réussite d’une entreprise dépend aujourd’hui de sa maîtrise de la donnée et de sa capacité à en extraire les informations business qui lui permettront d’adapter sa stratégie en continu. Mais pour y parvenir, les organisations vont devoir surmonter un obstacle de grande ampleur. D’ici 2025, les volumes de données dans le monde devraient atteindre 175 Zo.  Alors que de nombreux projets technologiques sont actuellement mis en suspens en raison des incertitudes sanitaires et économiques, les décideurs doivent redéfinir leurs priorités pour 2021. L’exploitation de la donnée doit inéluctablement en faire partie. En misant sur la data, elles auront l’opportunité de construire le futur de leur organisation.

1 – Faire briller la « dark data »

Moins de 0,5 % de la donnée disponible est actuellement analysée par les entreprises. Elles sont simplement collectées et archivées, mais ne participent pas à améliorer le quotidien des employés ou l’expérience client, contribuant ainsi à noyer l’entreprise sous un raz-de-marée de « dark data ». Les DSI doivent donc commencer par inventorier, préparer et cataloguer les données métier existantes. Il faut pour cela passer par une phase de nettoyage et de normalisation, afin de réparer les imprécisions et créer une vue unique qui sera partagée par tous les utilisateurs. Le but étant de démocratiser l’usage de l’information au sein des équipes en leur garantissant l’accès à des données de qualité, prêtes à être utilisées en production.

Vient ensuite la phase d’outillage, qui consiste à fournir aux spécialistes de la donnée (data scientists, data engineers, etc.), via une marketplace par exemple, les applications nécessaires pour transformer les données en informations de valeur pour les métiers. Et enfin, le passage à l’échelle, c’est-à-dire la gestion des données, applications et infrastructures de manière uniformisée sur l’ensemble de l’organisation et du système d’information.

2 – Centraliser la gestion, pas les données

Avec la montée du multicloud, de l’IoT et de l’Edge Computing, les données sont aujourd’hui extrêmement dispersées. Près de 130 nouveaux objets se connectent à internet chaque seconde. Et selon les estimations de Gartner, 75 % des données produites par les entreprises seront créées et stockées en périphérie à l’horizon 2025. À mesure que le nombre de localisations et d’appareils générant des données augmente, les stratégies centralisées consistant à transférer l’ensemble des données vers un point unique deviennent obsolètes, car elles n’offrent plus les temps de réponses nécessaires.

Il est donc essentiel de rapprocher l’infrastructure de traitement du lieu de production de la donnée. Un changement dans l’architecture IT qui va entraîner un véritable défi : celui de la cohérence. Comment gérer de façon cohérente cette infrastructure et ces données réparties sur une multitude de sites et chez une multitude de fournisseurs ? Il n’existe pas de réponse universelle à cette question mais les DSI peuvent néanmoins adopter quelques bonnes pratiques, comme créer un hub opérationnel unique couvrant l’ensemble du cloud hybride et y connecter progressivement les plateformes périphériques. Les équipes de développement peuvent également adopter les méthodes agiles pour travailler plus efficacement sur des applications modernes capables de passer simplement d’un environnement à l’autre en fonction des besoins.

3 – Monter des équipes diversifiées

Pour tirer de la valeur des données, les entreprises doivent trouver des moyens innovants de les monétiser. Mais les équipes en charge de la gestion des données ne consacrent que 22 % de leur temps à cette tâche1. Les équipes informatiques devront bien entendu être formées aux spécificités de l’écosystème Edge pour essayer de tirer parti au maximum des bénéfices de cette nouvelle couche du système d’information. Mais il sera également important d’intégrer à ces équipes des personnes des différentes divisions métier de l’organisation. Cela permettra de mieux faire émerger les objectifs business et d’aligner les moyens mis en œuvre par l’IT pour les atteindre. La nomination d’un CDO (Chief Data Officer) sera précieuse pour faire le lien entre ces profils variés et coordonner les efforts de tous.

Une fois ces trois étapes menées à bien, les entreprises seront en bonne position pour s’adapter rapidement aux évolutions de leur marché et prendre un coup d’avance sur la concurrence.

[1] Survey Analysis: Data Management Struggles to Balance Innovation and Control, Gartner, mars 2020

About the Author: Vincent Barbelin

Vincent Barbelin est CTO, CTO Ambassador de Dell technologies France.